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Dans le monde compétitif, libéral et mondialisé tel que nous le connaissons, la pérennité d’une entreprise dans sa chaîne de valeur est liée à sa capacité à capter de la valeur plus qu’à la créer. Pour cela, elle peut s’appuyer sur deux piliers : développer des savoirs faire exclusifs qui participent à la valeur perçue par l’expérience client qu’elle pourra valoriser auprès de l'entreprise qui met les offres sur le marché , ou avoir un accès direct au marché pour préserver ses propres offres de valeurs.
Dans de nombreuses chaînes de valeur, quelques acteurs arrivent via des consolidations successives, à s’arroger une place d’où ils parviennent à limiter les options pour leurs clients, leur donnant ainsi un certain pouvoir pour fixer les prix, et/ou à maintenir la subordination de leurs “partenaires” participant à la création de l’offre, leur permettant de les challenger systématiquement pour obtenir de meilleurs coûts. C’est ainsi qu’ils peuvent s’accaparer dans la durée une partie grandissante des profits matériels ou immatériels de la chaîne de valeur au détriment des autres acteurs.
Le problème de ces positions de domination est qu’il affaiblit sensiblement les chaînes de valeur et de leurs acteurs en fragilisant leurs bilans financiers, réduisant ainsi leur capacité d’investissements ou d’innovation, ou les mettant dans la position de devoir innover pour survivre, la valeur créée étant alors captée par les acteurs dominants.
Deux risques se profilent alors pour ces acteurs fragilisés:
l’apparition de nouveaux acteurs plus compétitifs soit par leur localisation dans des zones à bas coûts ou par des offres plus innovantes,
une crise économique affectant leur filière, telle que celle liée à la pandémie. Dans ce cas, les gouvernements n’ont souvent d’autres choix que de venir d’une manière ou d’une autre à ces grands donneurs d’ordre, afin de préserver au mieux l’intégrité de la filière, sans pour autant que cette aide ne se répercute sur les fournisseurs des rangs inférieurs, ceux-ci étant au contraire soumis à un accroissement de la pression concurrentielle, sur le principe qu’il est nécessaire que les efforts soient partagés.
Accroître la résilience économique d’un territoire implique de permettre à ses acteurs de réduire leur dépendance à des acteurs dominants, en leur permettant d’accéder directement aux utilisateurs finaux de leurs offres ou produits et ainsi d’obtenir une juste rémunération de leurs savoir-faires et propriétés immatérielles, en rapport avec la valeur créée au sein la filière.
C’est un des objectifs majeurs poursuivis par les équipes d’AuRorA-5R dans les projets que nous sélectionnons et exécutons avec les PMEs, en alliant innovation et positionnement dans la chaîne de valeur afin de mieux répartir la valeur créée entre les différents acteurs d’une même filière.